En s’appuyant sur les trois piliers que sont le savoir, la qualité et la rareté, Richard Rooney réfléchit aux leçons que l’on peut tirer de 2020, et à la façon dont Burgundy se positionne pour l’année à venir.


J’ai récemment eu le privilège de m’entretenir avec un client de longue date de Burgundy, qui fait preuve d’un discernement remarquable dans tous ses placements. Suite à cette riche discussion, j’ai réalisé que sa philosophie de placement, qu’il met en œuvre avec succès depuis de nombreuses années, se fonde sur trois piliers : le savoir, la qualité et la rareté. Je vous propose donc d’examiner sous cet angle notre situation en tant qu’investisseurs chez Burgundy en cette fin de 2020.

SAVOIR

La dernière année a sans contredit été riche en enseignements. Nous avons appris que gérer une pandémie est un défi incroyablement difficile et onéreux. Nous avons aussi appris que tout compte fait, c’est l’État-nation qui tient les rênes en période de crise et que les organisations supranationales sont faibles et peu efficaces sans le soutien des superpuissances. Notre expérience en 2020 nous a appris, une fois de plus, que des politiques monétaires musclées et des taux d’intérêt en baisse peuvent aider à contrer la chute du prix des actifs. Nous avons appris que de telles politiques de détente monétaire jumelées à de puissantes mesures de relance budgétaires ont le potentiel de propulser les cours boursiers à de nouveaux sommets, même si des restrictions découlant d’une pandémie fragilisent les économies. Nous avons expérimenté le dicton « le malheur des uns fait le bonheur des autres », car même si plusieurs secteurs ont été dévastés par la pandémie (voyage, hébergement, tourisme, restauration), d’autres (commerce électronique, divertissement à domicile, télétravail, enseignement à distance) ont été les gagnants du confinement et bénéficié d’un élan formidable.

Plusieurs leçons sont à retenir pour 2021. Les politiques nationales en matière de commerce, de réglementation, de fiscalité et de dépenses occuperont une place centrale à l’avenir. La mondialisation bat de l’aile. Puisqu’aucun gouvernement au monde ne souhaite des taux d’intérêt plus élevés, la détente monétaire demeurera un thème dominant. La forme de la reprise est incertaine, malgré les efforts de vaccination en cours, et les États doivent faire preuve d’une grande prudence quant aux mesures mises en œuvre pour réduire les déficits. Une aide gouvernementale ciblée pourrait permettre à plusieurs secteurs éprouvés de survivre et prévenir la décimation d’une génération d’entrepreneurs et d’entreprises familiales. Et tout l’argent que les consommateurs ont épargné en raison du confinement et des restrictions devrait dynamiser la reprise lorsque la pandémie sera maîtrisée.

QUALITÉ

Les placements dans des sociétés de qualité se sont avérés avantageux en 2020. Même si ces derniers ne vous ont pas permis de suivre le rythme effréné de la ruée vers la technologie et autres « gagnants du confinement », ils ont dans l’ensemble offert une protection contre la dégringolade du mois de mars et ont aidé les investisseurs à prendre part à la reprise. Or, certaines entreprises de qualité parmi les titres à petite capitalisation et les marchés émergents périphériques ont été mises à mal lors de la crise de liquidités de mars. Du côté des entreprises cycliques et endettées, comme c’est généralement le cas, le repli boursier leur a fait du tort bien qu’elles aient souvent obtenu de bons résultats pendant la reprise. En contraste, les secteurs de qualité, comme les soins de santé et la consommation de base, se sont comportés conformément aux attentes en 2020.

La baisse des taux d’intérêt a propulsé les multiples des entreprises stables et profitables de ces secteurs à des niveaux relativement élevés. Cela dit, leur évaluation demeure intéressante par rapport aux sociétés de croissance qui ont trôné au sommet des marchés pendant des années. Dans le secteur des technologies, des sociétés hautement rentables comme Microsoft et Alphabet (Google) s’en sont moins bien tirées que les entreprises conceptuelles et non rentables.

Dans l’ensemble, les sociétés de qualité (selon la définition que nous donnons à ce terme) ont souvent été à la traîne des indices en 2020. Le rendement relatif a été touché par la taille du secteur des technologies, qui était prépondérant aux États-Unis et en Chine, mais beaucoup moins important en Europe et au Japon. La qualité se joue cependant à long terme. En principe, si les placements sont judicieux, les sociétés de qualité génèrent d’excellents rendements à long terme, tout en offrant une protection contre les fluctuations brutales des cours provoquées par l’humeur des marchés ou des facteurs cycliques.

RARETÉ

Pendant le confinement de mars, les investisseurs ont été obnubilés par les sociétés de croissance, une denrée rare sur le marché. En raison de l’affaiblissement et des perturbations généralisés de l’économie, les investisseurs ont sans surprise privilégié les sociétés dont les perspectives de croissance sont du jour au lendemain passées de bonnes à absolument spectaculaires. Bon nombre d’actions invraisemblables ont été prises dans ce tourbillon, Tesla étant l’exemple parfait du courant « nouvel âge ». Dans l’ensemble, puisque la proportion et l’évaluation des actions de croissance ont atteint des sommets inégalés en fin d’année, il semble raisonnable d’affirmer que les cours de la plupart de ces sociétés reflètent entièrement leur potentiel.

Ce qui est très rare, c’est la qualité à prix raisonnable. Par qualité, on entend des marges stables, une excellente rentabilité et la génération de flux de trésorerie. Or, aucun de ces facteurs n’a remporté la faveur au cours de la dernière année, sauf pendant la crise de mars. Lorsque l’économie reprendra, nous nous attendons à une redistribution des ressources des secteurs virtuels vers l’économie « présentielle ». À l’heure actuelle, toute baisse importante du taux de croissance des « actions d’innovation » aurait des conséquences désastreuses sur leur rendement boursier. Les sociétés systématiquement rentables, qui génèrent des liquidités et qui sont gérées par des gens qui tiennent compte des intérêts de tous les actionnaires (et pas seulement des leurs), constitueront donc un refuge.

Voilà où Burgundy veut se positionner, et c’est pourquoi nous entrevoyons 2021 avec un optimisme prudent. Nous sommes déterminés à vous faire bénéficier de tout ce que les dures leçons de 2020 nous ont appris.

 


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