Ce fut un autre dur mois d’octobre, mois déjà reconnu comme le plus difficile de l’année pour le marché boursier.

Il y a déjà eu une explication rationnelle de ce phénomène. Autrefois, octobre était le mois où les banques rurales retiraient leurs dépôts des banques urbaines pour payer la récolte des fermiers, ce qui causait un resserrement saisonnier du crédit. Cela n’a pas été le cas depuis au mois 50 ans, et pourtant, octobre semble souvent très rude. Octobre 2018 ne s’inscrit pas dans la même catégorie qu’octobre 2008 ou octobre 1987, mais il n’a pas été très agréable.

Jusqu’aux 29 et 30 octobre, nous n’avons pas enregistré deux journées consécutives à la hausse sur le marché américain de tout le mois. Les chutes impressionnantes étaient occasionnellement suivies de reprises massives. Pour le mois, l’indice MSCI Monde a perdu près de 6 %, et les indices régionaux étaient en baisse de 5 % à 9 %. Sur le plan de la préservation du capital, nos gestionnaires de portefeuille s’en sont tirés de façon respectable, particulièrement sur les marchés émergents, en Europe et aux États-Unis. Personne n’aime voir le signe « moins » devant ses rendements, mais cela aide s’il se trouve un « moins » plus important en regard des indices boursiers.

Alors, que s’est-il passé? La plupart des explications tournent autour des enjeux commerciaux et de la hausse des taux d’intérêt. Même si ces deux facteurs sont présents depuis un certain temps, parfois le marché ne tient pas compte des risques avant qu’ils ne deviennent inévitables. On dirait qu’il s’agit bien de l’une de ces périodes…

Autre facteur à être entré en jeu : la dégradation des relations entre les États-Unis et la Chine. C’est de loin la relation la plus importante dans le monde en 2018, et des tensions à cet égard pourraient avoir de graves conséquences.

Étrangement, le marché obligataire a pratiquement ignoré les difficultés du marché boursier d’octobre. Depuis 2009, nous nous étions habitués à ce que la volatilité du marché boursier occasionne un marché obligataire robuste. Toutefois, le marché obligataire est actuellement préoccupé par d’autres questions, particulièrement les possibilités d’inflation et d’une hausse des taux d’intérêt, car l’Amérique se rapproche du plein emploi. Alors, on ne peut plus compter sur ce soutien fiable.

La Réserve fédérale a continué de hausser les taux d’intérêt à court terme toute l’année. Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, semble moins centré sur les marchés financiers que ses trois prédécesseurs, soit depuis 1987. Si Janet Yellen ou Ben Bernanke étaient encore présidents, nous ne nous attendrions probablement pas à un relèvement des taux d’intérêt en décembre, après ce récent épisode de volatilité du marché boursier. Mais sous le régime Powell, une hausse semble probable. Le marché boursier semble avoir perdu son meilleur ami à la Réserve fédérale, et le marché obligataire ne semble plus réagir aux actions.

Heureusement, les entreprises s’en tirent très bien. Les bénéfices de nos sociétés se sont révélés plutôt robustes, alors nos évaluations profitent en général d’un bon appui. Cependant, compte tenu des difficultés liées au taux d’intérêt et aux différends commerciaux, nous devrons sans doute escompter des turbulences plus fortes que celles que nous avons connues au cours des dernières années, alors que nous avions enregistré la plus faible volatilité de l’histoire. La période à venir sera vraisemblablement marquée par un retour à la normale pour le marché boursier. Autrement dit, je m’attends à ce que le marché haussier se poursuive, tout en étant plus nerveux qu’il ne l’a été dernièrement.

L’une des plus grandes difficultés pour les investisseurs consiste à ne pas laisser sa tolérance au risque évoluer en dents de scie au gré des cours boursiers. Ayez suffisamment de liquidités pour ne pas avoir à vous inquiéter de votre train de vie, et laissez le marché boursier suivre son chemin. Les baisses font partie du processus d’investissement. Vous ne pouvez pas prévoir le marché. Et si vous tentez de le faire, cela sera probablement au détriment des rendements à long terme.

 


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